Cieslewicz...

Hier je suis allée voir l’expo ou plutôt le « zoom » sur le graphiste Roman Cieslewicz à la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration. Pourquoi là-bas ? Car, comme son nom l’indique, il est d’origine polonaise. Et il y a actuellement une expo, Polonia, sur l’immigration polonaise en France. En gros, le zoom sur cet artiste doit nous montrer un Polonais qui a réussi. Et c’est visuellement beaucoup plus parlant que Marie Curie (née Maria Skłodowska) qui a droit à une petite photo à la fin de l’expo Polonia, mais pas à son « zoom ». Et malheureusement il s’agit que d’un « zoom » et non pas d’une réelle exposition car ce graphiste est GRAND ! Bon, et il faut que je le dise, je trouve l’idée de ce musée parfois étrange, autant certaines expos sont bien faîtes et montre bien l’apport des immigrés, ce qu’ils ont traversé, leurs aspirations, etc. Polonia y arrive plutôt bien d'ailleurs... Autant l’idée qu’un mec, arrivé en France en 1963, naturalisé en 1971 et mort en France en 1996, soit avant tout considéré comme immigré, ça me dérange. Il a travaillé pour ELLE, Vogue, Prisunic, pour le Musée Pompidou, il a fait de l’édition, c’est vraiment un graphiste très complet et j’aurai adoré pouvoir en voir plus. Et pour revenir à son immigration, il aurait dit « J'ai voulu partir de Pologne pour voir comment mes affiches résisteraient à la lumière des néons en Occident. »   Ça lui a très bien réussi ! Par exemple, grâce à ses couvertures du magazine polonais Tyija, il deviendra maquettiste, puis directeur artistique chez ELLE (de 1965 à 1969), c'est un bon début...

Cette première image « zoom sur la pollution de l’œil » est une sorte de critique de l’agression visuelle quotidienne que nous vivons en permanence au travers des affiches, logos, mais aussi dans les informations. Cela montre aussi ce qu’il a ressenti en arrivant en Occident face à cette profusion d’images, une grande partie de ses œuvres étant d’ailleurs basées sur le photomontage.

Et pour illustrer son propos, ci-dessous, une profusion d’images du cher Roman Cieslewisz.

Enfin voilà pour dire que je conseille cette expo, bien qu’elle soit trop courte. Mais il vaut mieux sortir d’une expo frustrée que blasée, non ? Et puis ça m'a fait acheter un joli petit livre regroupant ses oeuvres ce qui, en soi, peut être considéré comme une bonne action marketing de leur part !